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Dieu prend soin de nous, même dans les situations difficiles. Le récit de la multiplication des pains, nous invite à faire un « saut dans la foi » lorsque nous nous sentons dépassés….

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par Père Frédéric FOUCHER | Homélie du dimanche 28 juillet 2024

Texte de l’homélie dans son intégralité :

Drôle d’épreuve de Jeux Olympiques. C’est une épreuve qui serait assez inattendue que de proposer à nos athlètes de renoms de nourrir une foule aussi considérable que celle qu’il y avait devant Jésus avec seulement cinq pains et deux poissons. 5 000 hommes, c’est-à-dire avec les épouses et les enfants, vous êtes au moins à 20 000 personnes.

Et si vous tentez de nourrir 20 000 personnes avec cinq pains et deux poissons, vous êtes sûr d’organiser non seulement un bazar général, mais l’émeute du siècle. Et pourtant Jésus lui-même propose cette épreuve à Philippe. Pourquoi donc ? Est-ce que Philippe, tu crois que moi, Jésus, je sais prendre soin de toi ? Car c’est ça le cœur de notre foi.

Jésus prend soin de moi. Est-ce que vous le croyez vraiment ? Pour de vrai ? Pour de vrai. Pas parce que M. le curé vous l’a répété à ce micro, pas parce que vous avez compris que c’était bien de le dire, mais parce que ça anime la joie de votre cœur.

Dieu prend soin de moi précisément lorsque je suis dans une impasse, dans une incapacité à répondre aux défis. Imaginez que vous avez eu une journée épouvantable au travail, qu’il y a eu un accident sur la route, que ça vous a fait rentrer à la maison beaucoup plus tard que vous ne voudriez, que pendant que vous étiez bloqué sur la route, vous avez regardé vos mails et que vous êtes tombé sur le bulletin de notes de votre ado où toutes les appréciations sont tout sauf lactose. Lorsque vous arrivez chez vous, vous n’avez plus aucune énergie disponible.

Vous avez l’impression que votre réservoir d’affection est sur réserve et que vous n’allez avoir aucune tendresse, délicatesse, bienveillance à offrir à votre famille. Voilà une impasse concrète, réelle. Est-ce qu’à ce moment-là, vous croyez que Dieu va prendre soin de vous? Est-ce que vous allez oser faire un saut dans le vide? Plus exactement, un saut dans la foi.

De croire qu’en poussant la porte de votre maison, alors qu’il n’y a que cinq pains et deux poissons dans le fond de votre cœur, donc largement insuffisant pour être attentif aux vôtres, est-ce que vous croyez qu’à ce moment-là, Dieu va multiplier le peu qu’il y a dans votre cœur? Si vous osez cet acte de foi, ce saut dans le vide, vous ferez l’expérience que oui, oui, oui, Jésus va répondre. Et d’une manière qui va vous échapper, vous allez être capable d’une tranquillité, d’une bienveillance à l’égard des vôtres. C’est ça le mystère de la multiplication des pains.

L’homme qui dit à son Dieu, je suis trop pauvre pour répondre aux défis du moment. Dans mon exemple, aimer ma famille. Mais je sais que toi, Seigneur, tu vas m’en rendre capable, sans que je m’en aperçoive, mais d’une manière réelle.

Est-ce que vous croyez, frères et sœurs, que Dieu prend soin de vous? Permettez-moi de vous donner un deuxième exemple. Il m’arrive, le matin, en regardant mon emploi du temps, de me dire que ça ne va pas faire. Que vu tout ce que je dois faire, ça ne va pas passer.

Alors, je suis souvent comme Philippe, qui dit à son Dieu, ça ne va pas faire. Et peut-être un peu, Philippe a fait ça, il fait plein de scénarios dans sa tête pour dire comment je vais m’en tirer. Et alors c’est fou à ce moment-là, lorsqu’on a besoin de s’en tirer, avec l’imagination dont on est capable, mais avec quand même des solutions qui sont loin d’être honnêtes.

On est au bord du mensonge permanent. Alors, il faut devenir non pas Philippe, mais André, qui dit à son Dieu, écoute, moi je n’ai pas assez de temps dans ma journée pour faire tout ce que tu me demandes. Seigneur, c’est à toi de te débrouiller.

Et si je fais cet acte de foi, toutes mes journées, alors, vont se passer convenablement. Elles seront denses, c’est sûr. Mais il y aura toujours un je-ne-sais-quoi qui fait que ce qui était impossible devient possible.

Un rendez-vous qui s’annule en dernière minute, une réunion qui va plus rapidement, quelqu’un qui dit tiens Frédéric, je vais te remplacer pour ça. Et là où le matin je paniquais à lire mon agenda, le soir je peux remercier Dieu d’avoir pris soin de moi. Ça ne me sert à rien de croire en Dieu si je ne crois pas qu’il sert, qu’il prend soin de moi.

Lorsque j’étais aumônier de l’Immaculée à Laval, collège lycée, on faisait des « Cafétéos » le midi. Il y avait une moitié de catho pratiquants, une moitié de lycéens qui ne croyaient pas, qui ne savaient pas s’y croyaient. Et un jour, l’un d’eux a eu cette phrase que j’ai trouvée extraordinaire.

Il a posé cette question-là, c’est quoi le plus-value de la foi ? C’est ça la vraie question. À quoi ça me sert de ne pas faire la grâce matinée le dimanche matin ? Le plus-value de la foi, c’est que Dieu prend soin de moi. Voilà les preuves que Dieu a proposées à Philippe.

Il n’a pas su passer la ligne d’arrivée. C’est André qui lui a grillé la victoire. C’est lui qui a la médaille d’or.

Je vous souhaite d’avoir la médaille d’or de la foi en croyant que Jésus prend soin de vous.