Quelle est l’importance de la parole et de son impact sur nos relations avec Dieu et les autres ? Comment les mots peuvent soit construire, soit détruire ? Le père Vincent DE ROCHAMBEAU souligne le besoin de parler avec charité et compassion, en évitant la médisance et en privilégiant la louange. Il propose que nous priions pour la grâce de bien utiliser notre parole, afin de refléter la grandeur de Dieu et d’être un témoignage positif de notre foi.
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Homélie Père Vincent DE ROCHAMBEAU
Texte de l’homélie dans son intégralité : Temps de lecture 3 mn
Notre Seigneur s’adressant à donc à Camillo lui disait, alors que celui-ci avait quelques velléités envers son peuple. « Tes mains sont faites pour bénir, non pour frapper ». Le curé lui disait, malicieusement : « les mains sont faites pour bénir… mais les pieds ».
Ce matin, je me permettrais de modifier un peu la réponse du curé, joué par Fernandel, de cette manière : « les mains sont faites pour bénir mais les lèvres ». En effet, je voudrais aborder avec vous la question de notre bouche. Pour cela, je vais donc retenir un détail du récit de l’Évangile que je viens de lire.
Le fait que, le malade qui est amené depuis Jésus, je cite avec aussi de la difficulté à parler. De cette manière, nous allons donc pouvoir éclairer la façon dont nos propres paroles : bâtir ou détruire. Dans le cas de nos paroles, de notre parler, se manifeste d’une manière crucial les célèbres mots du symbole : « je ne fais pas le bien que je voudrais mais je ferai le mal que je ne voudrais pas ». Il est si facile, de glisser, de choisir la facilité. À l’instant nous devrions avoir une parole de charité et de compassion, une parole qui élève une parole édifiante. Ce n’est pas toujours cela qui atteint de l’air.
Le constat est assez aisé à poser : nous sommes des bègles de la bonne parole. À la maison, entre amis, entre collègues, cela arrive partout. C’est un vrai drame, car médire s’est détruire. Nous sommes face à une question de justice et de charité lorsque saint Paul dans l’épître de ce jour nous dit. « N’ayez aucune partialité envers les personnes ». Et bien cela s’applique évidemment également à la parole. Nous sommes invités à avoir la même ardeur d’amour avec tous sur le plan de la parole. C’est la rentrée, profitons-en pour changer nos habitudes. Prenons le parti de la parole bonne. C’est une façon toute simple de nous distinguer de ceux qui nous entourent et de leur montrer ce que cela change d’être chrétien.
Derrière une bonne parole se cache toujours le témoignage le plus humble. Celui de notre quotidien, celui qui porte le plus de fruits par sa fidélité. Ensuite, nous pouvons également avoir une difficulté lorsque nous tentons de nous adresser à Dieu. Nous avons bien souvent une difficulté à lui parler et c’est évident.
Comment nous petits humains, pourrions-nous avoir une parole intéressante et pertinente à dire à Dieu qui lui est omnipotent et infini ? Le décalage peut sembler un gouffre. Pourtant, nous avons un bel exemple de l’usage de la parole dans cet évangile avec les personnes qui ont amené l’infirme et assister aux miracles.
Ceux-ci proclament alors : « Il a bien fait toute chose ». Voilà un beau modèle à suivre. Que dire de plus, à Dieu si l’on le fait qu’il a bien fait toute chose? De fait ! Nous sommes bien petits par rapport à l’infini. Cela ne nous empêche pas, d’adresser à Dieu les paroles de louange.
C’est toute une attitude spirituelle à cultiver. Tourner vers notre créateur et Sauveur, nous n’avons, simplement qu’à lui dire qu’il est Dieu. Nous manifestons alors devant lui sa gloire et sa grandeur. Nous sommes petits, chantons tout simplement qu’il est grand.
Comme toute chose, ce qui concerne notre propre conversion, une erreur déterminante est tout de même à éviter. Ce serait de considérer que nous allions gagner notre combat contre les mauvaises paroles notre capacité à louer à la force du poignet. Cela ne peut marcher ainsi. Le miraculé de l’Évangile n’ouvre pas la bouche de lui-même.
C’est par sa parole et par ses gestes que Jésus-Christ le sauve. « Ouvre-toi » lui dit le Christ. C’est lui qui nous donne la grâce de faire un bon usage de nos lèvres. Chaque matin, avant le premier office du brévière, les premiers mots sont les suivants : « Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche publiera ta louange ! »
Ce sont donc là, les tous premiers mots de la journée prononcés par les religieux, les religieuses, les prêtres et toutes les personnes qui s’associent à la prière continuelle de l’église. La première chose de la journée que nous donne l’église et donc, de demander au seigneur de régir notre usage de la parole.
Cela dans un but précis : celui de parvenir à chanter sa louange. Je reprendrai donc don Camillo en guise de conclusion : « Les mains sont faites pour bénir certes et c’est évident, mais nos lèvres également. Pour bénir notre prochain et notre créateur. Ayons une attention toute particulière aux mots qui sortent de notre bouche, non pas avec notre propre force mais avec celle que nous offre l’Esprit Saint. Que cette Eucharistie nous donne de percevoir que le Seigneur vient dire aujourd’hui, à notre cœur, à nos oreilles et en particulier à notre bouche. « Ouvre-toi ».