Le père Vincent souligne que l’ambition d’être le meilleur ou le plus important dans une paroisse ne doit pas être motivée par un esprit de compétition, mais par un désir de servir Dieu et ses disciples. Il met en avant l’exemple de Jésus-Christ, qui a choisi d’être le dernier et le serviteur de tous, et encourage les fidèles à suivre son exemple en servant les autres.
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Homélie Père Vincent DE ROCHAMBEAU
Texte de l’homélie dans son intégralité : Temps de lecture 3 mn
Que peuvent bien se raconter des prêtres lorsqu’il se retrouve sans aucune oreille de leurs paroissiens à porter d’audition. Ce n’est pas trahir un secret que cela ressemble, parfois un peu à la discussion des disciples sur la route. Ce n’est pas tant pour savoir qui est le plus grand mais plutôt qui a le plus de fidèles à la messe qui a le plus de baptêmes ou d’enfants et d’adultes qui a le plus de premières communions.
Qui a la paroisse la plus missionnaire? Ce genre de discussion, nous en conviendrons tout à fait ne sert pas à grand chose sauf à récupérer les bonnes idées de ses confrères. Ce petit esprit de compétition, notre Seigneur ne vient pas le restreindre chez ses disciples. Il ne leur dit pas : « Votre discussion n’a pas de sens, il serait grand temps d’être un peu mature et de passer à autre chose. » Mais il leur dit plutôt : « Si quelqu’un veut être le premier qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Jésus-Christ vient purifier, l’esprit de compétition pour lui donner un sens nouveau.
C’est donc bien tout à fait normal de vouloir être le premier d’être la plus belle paroisse de la Mayenne, mais cela ne peut se faire de n’importe laquelle des manières. Puisque aujourd’hui est la fête paroissiale, alors c’est sans doute pour nous l’occasion de prendre la bonne manière de chercher la première place parmi toutes ces paroisses.
Comme cela, nous prêtre de la paroisse, nous pouvons enfin rouler des mécaniques auprès des autres prêtres du diocèse. L’énergie des disciples, que le Seigneur ne condamne pas, a toute sa place dans notre vie chrétienne et paroissiale. Si quelqu’un veut être le premier, cela sous-entend qu’il ne faut pas que le disciple soit mou ou paresseux.
Vouloir quelque chose avec résolution et énergie est une très bonne chose. Être les premiers dans le royaume, les premiers dans le cœur de Dieu. C’était le désir de la petite Thérèse et de tant d’autres saints à la suite du ciel. Je veux voir Dieu. Ce cri peut guider toute notre vie de foi.
Je veux voir Dieu le premier, finalement, Il n’y a que cela à dire. Je veux le voir et le contempler dans l’éternité. Tout est là. Par ses simples mots, est exprimé le zèle que nous pouvons avoir de notre vie chrétienne et notre sainteté. Ça c’est pour le plan personnel.
Il en est de même pour le plan communautaire. Il s’agit pour nous tous d’avoir un zèle pour le salut des âmes. Pour les nôtres, je viens de le dire mais aussi, pour celle des 10000 habitants de la paroisse qui ne sont pas dans cette église ce matin. Le nombre e bénévoles sur notre paroisse et considérable. Et il y a encore des places disponibles comme un témoigne, les questionnaires donnés à la sortie de la messe ces dernières semaines. Le zèle dans la paroisse est grand et peut encore grandir. Tous ensemble, nous avons une belle œuvre à réaliser sur l’ensemble des clochers de la paroisse.
Il n’est pas une personne des 10000 habitants qui ne devrait échapper à notre annonce de la bonne nouvelle du Christ ressuscité. Cependant, chers frères et sœurs, cette ambition pour nous-mêmes et pour ceux qui habitent près de chez nous à un prix. Ce prix a déjà été payé d’avance il y a presque 2000 ans.
C’est la mort du Seigneur sur la croix. Il n’est pas venu pour les justes mais pour les pêcheurs donnant sa propre vie pour nous offrir ce vers quoi nous inspirations nous attire. Notre Seigneur commence d’ailleurs par là. L’évangile de ce jour débute par une annonce de sa passion, comme si cette passion venait éclairer le désir des disciples d’être les premiers.
Être le premier à la suite du Christ c’est le suivre dans sa passion. C’est se faire serviteur comme il l’a lui-même était. Un serviteur qui se donne et s’offre en rançon sur la croix. Alors certes notre Seigneur place la barre à franchir un petit peu haute. L’église est sainte.
Nous le disons dans le credo mais elle reste composée de serviteurs faillibles. Ce matin de notre assemblée, il n’y a sans doute pas une seule personne qui puisse se dire parfaite. Nous ne sommes pas une communauté de pur alors que ceux du dehors seraient les pêcheurs. Les derniers qui se proclamaient comme étant pur étaient les cathares à l’époque médiévale et cela c’est plutôt mal terminé.
Nous sommes un petit nombre de pêcheurs mais un petit nombre dont la dette a déjà été payée. En cela, notre zèle se doit d’être encore plus grand. Ainsi, nous pouvons aisément devenir les serviteurs des 10000 habitants de la paroisse. La fête de la paroisse de ce jour est tout simplement la fête de tous les serviteurs que nous tentons d’être, tant bien que mal au milieu de nos contemporains. Chers frères et sœurs, prions pour notre paroisse pour tous ceux qui la composent pour ceux qui ne la connaissent pas et ne nous rejoignent pas. Que cette Eucharistie nous donne l’élan nécessaire pour toujours pour toujours vouloir être les premiers dans le royaume.
Nous vivrons alors la passion et la résurrection de notre Sauveur dans nos propres existences. Amen.