Installation du nouveau curé, le père Frédéric FOUCHER, dans notre paroisse.
Monseigneur Matthieu DUPONT met en avant le rôle du curé en tant que pasteur et serviteur de Dieu auprès de notre communauté. Il souligne l’importance de l’accueil et du partage de la Parole de Dieu, ainsi que de la sanctification par les sacrements, pour purifier le cœur et renforcer les relations. Il encourage le père Frédéric FOUCHER à gouverner par le service, en veillant aux plus pauvres et en ouvrant les cœurs à l’amour de Dieu.
Monseigneur Matthieu DUPONT appelle également à l’action, invitant les fidèles à partager la joie de l’Évangile et à accueillir ceux qui se trouvent en marge de la communauté : « Car en effet tout cela est au service, non pas d’une belle communauté qui ronronnerait sympathiquement mais au service des autres de ceux qui ne sont pas là. Il y a encore quelques bancs vides dans notre belle église. »
Cliquer sur l’image pour écouter l’homélie
Homélie prononcée par Monseigneur Matthieu DUPONT
Texte de l’homélie dans son intégralité : Temps de lecture 5mn
Quel est en effet la grande nation dont les dieux soient aussi proches? Que le Seigneur, notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l’invoquons. Le Seigneur notre Dieu est proche de nous. Cette belle parole de Moïse dans la première lecture tirée du Deutéronome peut certainement éclairer, éclairer le ministère du curé.
Le curé, comme l’étymologie latine le rappelle est celui qui prend soin. Celui qui est proche pour prendre soin. C’est pourquoi, j’aimerais simplement avec vous nous rappeler ensemble et bien cette belle mission du curé de prendre soin à partir des textes que l’Église nous donne aujourd’hui. Car en effet, il est celui qui prend soin afin de recevoir et donner la parole de Dieu pour purifier son cœur et celui de tous.
Recevoir et donner la Parole de Dieu pour purifier son cœur et les cœurs de tous.
Recevoir et donner ? Nous l’avons entendu dans ce même passage du Deutéronome. Et bien Moïse nous rappelle que les présents les meilleurs, les dons parfaits proviennent tous d’en haut. Il ne s’agit pas, si j’ose dire de « parachuter » le père FOUCHER ici pour qu’il vienne d’en haut, mais peut-être de mesurer que, dans notre église tout don vient d’en haut. Non pas d’en haut comme un supérieur qui viendrait écraser mais d’en haut qui vient de Dieu.
Et il y a comme un exercice spirituel commun que nous avons à vivre les uns les autres pour recevoir. Vous même certes aujourd’hui pour recevoir un nouveau pasteur, mais aussi cher Frédéric vous-même. Pour recevoir d’en haut une nouvelle communauté. Car cela est bien réciproque. Il n’y aurait pas tout d’un coup une communauté qui serait amenée uniquement à recevoir et le curé à donner. C’est un accueil et un don réciproques. Et que nous avons à vivre sous le regard de Dieu, selon le regard de Dieu, c’est-à-dire d’en haut.
Un pasteur et une communauté ? L’église n’est pas une belle association qui aurait réussi. L’église est encore moins un gouvernement pour lequel il faudrait un chef. L’église est une communauté convoquée par Dieu chaque dimanche à se réjouir à se réjouir de la mort et de la résurrection de Jésus. Ainsi sous le regard de Dieu, nous sommes invités les uns les autres et bien à nous recevoir.
Et la première mission du curé est celle de pouvoir participer à la sanctification. Qu’est-ce que cela veut dire ? Nous permettre lui et vous nous ensemble de recevoir l’amour de Dieu notamment par les sacrements. Car en effet il est celui qui au milieu de vous et bien va pouvoir vous donner, nous donner le charisme le sacrement du pardon le baptême, bien sûr aussi le sacrement des malades, le mariage. Et ce don là vient d’en haut et par le ministère des prêtres nous est donné à tous. Alors bien sûr, cette sanctification est-elle aussi réciproque? Cher Frédéric, vous vous sanctifierez en donnant ces sacrements. Et vous vous sanctifierez aussi en recevant et bien cette belle communauté qui vous est donnée aujourd’hui.
Recevoir et donner, la Parole de Dieu. Nous l’avons entendu dans la lettre de Saint Jacques, accueillez dans la douceur la parole semée en vous, c’est elle qui peut sauver vos âmes. Accueillir dans la douceur la Parole de Dieu, peut-être pour nous rappeler en ce jour que la Parole de Dieu est intime.
Elle est délicatesse, elle est tendresse celle que nous venons d’exprimer, d’entendre. Comme toutes celles qui au fur à mesure des dimanches, et bien nous rejoint et nous constitue en communauté. Ainsi cette parole intime, elle est intime pour tous. Pour vous bien sûr mais aussi pour ceux qui vous accompagnent et qui sont aussi à l’école de cette parole.
La prédication est le premier rôle, la première mission tel que nous le dit le Concile Vatican. II qui est demandé au prêtre. Prêcher non pas pour admonester, non pas pour exhorter, non pas pour donner des injonctions, prêcher pour ouvrir nos cœurs à Dieu. Car cette parole intime, elle est appelée à faire son chemin dans nos cœurs, dans le cœur des pasteurs, dans le cœur de tous. Ainsi, très cher Frédéric, vous veillerez aussi, assisté bien sûr de Bernard et de Vincent à pouvoir ouvrir, continuer à ouvrir les cœurs pour que l’œuvre de Dieu puisse se réaliser. Le pape François, dans sa première encyclique « Evangelii gaudium » – la joie de l’Évangile – rappelait que l’homélie est la pierre de touche pour évaluer la proximité et la capacité de rencontre d’un pasteur avec son peuple. La pierre de touche, c’est-à-dire l’authentification de la proximité, de la capacité d’un pasteur à rencontrer son peuple. Dans l’homélie se joue beaucoup, je le sais parfois vous me le dites avec énormément de délicatesse, que ce n’est pas toujours terrible. Alors ça je ne dis pas cela Frédéric pour vous mettre la pression, mais peut-être pour nous dire ensemble, nous dire que dans l’homélie se joue la qualité aussi de notre vie paroissiale, que le pasteur puisse connaître ses brebis et réciproquement, cela demande un peu de temps.
Cela ne se fait pas en un claquement de doigts. La Parole de Dieu, cette Parole intime pour tous. Enfin, nous avons entendu dans l’évangile que saint Marc citant le Prophète Isaïe nous dit « Ce peuple m’honore des lèvres mais son cœur est loin de moi ». Si nous sommes appelés à recevoir d’en haut la grâce des sacrements, à recevoir ensemble la Parole de Dieu, c’est pour purifier nos cœurs.
Purifier c’est-à-dire simplifier. C’est-à-dire les rendre avec le goût de Dieu. Nos cœurs qui comme vous le savez, servent à la relation. Et un curé est celui qui veille à la relation entre les membres de la communauté, qu’il guide la relation bien sûr qu’il a avec cette communauté. Nous avons entendu dans la deuxième lecture, le même Saint-Jacques nous rappeler que nous avons à accueillir la Parole de Dieu pour avoir un comportement religieux pur et sans souillure. C’est-à-dire en visitant les orphelins et les veuves dans leur détresse.
Qu’est-ce qu’un orphelin ou une veuve? C’est une personne qui a perdu une de ses relations fondamentales, existentielles : ses parents, son époux, son épouse. C’est peut-être un appel pour nous, à veiller particulièrement, bien sûr à ceux qui sont touchés par le veuvage, par la perte de parents, mais aussi au-delà de ça à toutes les relations. Les relations sont essentielles à notre vie et nous le savons bien.
La solitude est un mal de notre temps. Alors, en recevant, en donnant, en accueillant la Parole de Dieu et bien que cela puisse authentifier vos relations, que cela puisse permettre, cher Frédéric, que cela puisse vous permettre de gouverner. Car un curé gouverne aussi, pas à la manière d’un président ou d’un premier ministre, mais il gouverne au service et au service des plus pauvres en veillant à toutes nos relations. Que ces quelques appels, ces quelques rappels, puissent être l’occasion pour vous, très chers frères et sœurs, vous cher Frédéric, accompagné de Vincent et de Bernard et bien de pouvoir annoncer joyeusement l’Évangile. Car en effet tout cela est au service, non pas d’une belle communauté qui ronronnerait sympathiquement mais au service des autres de ceux qui ne sont pas là. Il y a encore quelques bancs vides dans notre belle église.
Ainsi, je nous invite à vivre de ces dons d’en haut. Je nous invite à vivre de la Parole de Dieu. Je nous invite à vivre avec un cœur pur. Pour la mission, c’est-à-dire pour avoir un cœur large, ouvert pour permettre à tous ceux qui ne connaissent pas encore ou qui ont peut-être un peu oublié la douceur de l’Amour de Dieu, et bien de le rencontrer. Que vous puissiez ensemble cheminer sur les chemins du Seigneur ici.
Amen.