Accueil : Frères et sœurs, chers amis,
Bonne année….liturgique. Les chrétiens ont un peu d’avance sur le calendrier civil qui démarre au 1er janvier. Le temps chrétien est celui de tous, sauf qu’il est marqué de sa relation au Dieu Créateur, Sauveur, accomplissant l’histoire du monde. Il est marqué de chacun des mystères du Christ, à commencer par Noël et ses préparatifs : l’Avent, l’Avent avec un e, l’Avent comme avènement de Dieu, l’Avent comme le temps du long désir : « Voici le temps du long désir où l’homme apprend son indigence, chemin creusé pour accueillir Celui qui vient combler les pauvres » (hymne d’Avent). « Préparons-nous à célébrer le mystère de l’eucharistie ……. » :
Homélie : Jr 33, 14-16 ; Ps 24 ; 1 Thes 3, 12-4, 2 ; Lc 21, 25-28.34-36
Chers amis, St Paul, dans la 2e lecture, supplie le Seigneur, en ces mots : «Que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui que nous avons pour vous. Et qu’ainsi il affermisse vos cœurs, les rendant irréprochables en sainteté devant Dieu notre Père, lors de la venue de notre Seigneur Jésus avec tous les saints. Amen ». Et encore : « Faites de nouveaux progrès »
Chers amis, supplions le Seigneur de nous faire progresser en charité, cette vertu théologale c’est-à-dire qu’elle vient de Dieu et nous conduit à Dieu, de progresser non seulement en charité, mais dans la foi et l’espérance. C’est le poète Charles Péguy dans « Le Porche du mystère de la deuxième vertu » (1912) qui écrivait avec image que l’espérance est une petite fille qui tient ses mains à celles de ses 2 grandes sœurs, la foi et la charité et qui les entraine à avancer vers de nouveaux progrès ! L’espérance vit le présent tourné vers l’avenir. L’Evangile nous invite à grandir dans l’espérance, une espérance vigilante, une espérance persévérante/endurante.
Grandir dans l’espérance !
L’Évangile annonce le retour du Christ, ce qui est la bonne nouvelle : « Alors on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire », à la fin du monde, ce qui nous inquiète comme toute mort à quelque chose : le cosmos sera chamboulé, « les nations seront désemparés ». Jésus s’exprime selon le langage apocalyptique qui n’est pas une description précise de ce qui doit arriver à la fin du monde mais une invitation à l’espérance, quelque soient les événements du monde. Il y a régulièrement des événements catastrophiques dans le monde. Ils nous alertent sur le sens à donner à notre vie, ils nous font réfléchir sur la fin de notre vie et du monde. Notre vie se nourrit d’espoir et d’espérance : j’ai espoir de guérir, j’espère voir Dieu. L’espérance est cette force que Dieu nous communique pour avancer avec courage, quelque soient les difficultés. L’espérance chrétienne peut habiter tous nos espoirs humains. Quand il n’y a plus d’espoirs, il y a toujours l’espérance : « Mon Dieu, j’espère, avec une ferme espérance, que vous me donnerez, par les mérites de Jésus-Christ, votre grâce en ce monde, et si j’observe vos commandements, votre gloire dans l’autre, parce que vous l’avez promis, et que vous tenez toujours vos promesses ». Posons des actes d’espérance, inséparables de la foi et de la charité : « Mon Dieu, j’ai confiance en vous, j’espère en vous, je vous aime ». Le poète Charles Péguy pense que l’espérance est la vertu la plus difficile à vivre : « La foi est toute naturelle, toute simple…C’est une bonne vieille paroissienne. Elle nous raconte les histoires de l’ancien temps, qui sont arrivées dans l’ancien temps. Pour ne pas croire, mon enfant, il faudrait se boucher les yeux et les oreilles…. La charité va de soi. La charité marche toute seule. Pour aimer son prochain il n’y a qu’à se laisser aller, il n’y a qu’à regarder tant de détresse….Mais c’est d’espérer qui est difficile…Et le facile est de désespérer et c’est la grande tentation ». Posons des actes d’espérance : chaque soir, faisons un examen d’espérance : qu’est-ce qui a été pour moi signe d’espérance dans ma journée ! Impossible qu’il n’y ait pas au moins un signe d’espérance, dans ma vie ouverte aux autres. Si l’espoir fait vivre, l’espérance fait vivre et de la vie sur la terre et de la vie avec Dieu. La restauration de ND de Paris accomplit un espoir de réussir ce tour de force en 5 ans : 43% des français en sont fiers ! Mgr ULRICH, archevêque de Paris, relevait que beaucoup viennent à la foi par l’atmosphère d’une église, et ce qui va avec, à savoir les célébrations, la catéchèse, la fraternité. La restauration de ND de Paris est le signe d’une reconstruction intérieure de la France. Posons des actes d’espérance : la venue du pape François, le 15 décembre, en Corse était un espoir des corses comme il le serait pour des mayennais que notre pape vienne à Pontmain ! Notre pape vient en Corse pour développer les relations entre pays méditerranéens, suite à la dernière rencontre de Marseille, pour mettre en valeur la dévotion populaire avec les processions et les confréries. Beaucoup expriment leur amour de Dieu, de Marie et des saints, en public. C’est plus fort qu’un simple espoir. Ça nourrit l’espérance !
Grandir dans l’espérance vigilante ! « Restez éveillés et priez en tout temps », nous dit Jésus. Nous avons besoin pour notre équilibre de vie d’alterner des temps de repos et de travail et de détente. Le Seigneur veut que, quand nous ne dormons pas pour le repos du corps, notre âme reste éveillée, attentive au sens des événements de la vie du monde et de l’Église, attentive à la présence de Dieu à nos côtés, attentive à l’œuvre de Dieu qui se réalise par sa Parole et les sacrements. A noter que la prière est la manière par excellence avec la charité d’être éveillé, sans oublier la grande vérité du psaume 126 : « En vain tu devances le jour, tu retardes le moment de ton repos, tu manges un pain de douleur : Dieu comble son bien-aimé quand il dort ».
Grandir dans l’espérance persévérante ! « Ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme ». Se tenir debout jusqu’au bout, c’est adopter la posture de l’homme nouveau, du Ressuscité, c’est vivre l’aujourd’hui comme le premier ou le dernier de son existence, dans la confiance absolue à son Seigneur qui veille, qui est venu, qui vient (Chaque jour, par les événements, il frappe à la porte de notre cœur), qui reviendra.
Chers amis, en ces temps difficiles, il faudrait que les non-chrétiens nous voyant vivre puissent dire : « J’ai rencontré un pèlerin d’espérance » ! Notre monde attend !
AMEN ALLÉLUIA MARANATHA