En ces temps difficiles que vivaient les judéens, car ils étaient en exil à Babylone à cause de leur infidélité, le prophète les a encouragés à ne pas se laisser abattre et à reprendre confiance car le Seigneur lui-même allait prendre les choses en main.

Et effectivement, après 70ans d’exil, le peuple a pu prendre le chemin du retour grâce à Cyrus, vainqueur des Babyloniens, à qui le Seigneur a inspiré cette décision.

Mais, au-delà, comment ne pas voir ce qui s’est produit cinq siècles plus tard avec la venue du Verbe de Dieu dont la vie et les actes ont illustré parfaitement l’annonce d’Isaïe comme nous le montre l’épisode de la guérison d’un sourd-muet.

Jésus ne procède pas toujours de la même façon, il guérit parfois sur place ou à distance, ici il se met à distance de la foule et il fait deux gestes : il met d’abord ses doigts dans les oreilles de l’homme comme s’il voulait ôter le bouchon qui l’empêche d’entendre, ce geste est plus facile à interpréter que le suivant où il prend de sa salive et il touche sa langue de celui qui ne parle pas encore, mais ce n’est qu’au moment où Jésus a prononcé le mot « ephata » que tout est rentré dans l’ordre pour cet homme.

S’il a demandé aux gens qui lui avaient amené le sourd-muet de ne rien dire à personne, il était forcément impossible que la guérison reste inconnue de l’entourage de l’homme et du voisinage, c’est donc le contraire qui s’est produit et la nouvelle n’a pas tardé à se répandre.

Cette guérison doit nous renvoyer à nous-mêmes : ne sommes-nous pas un peu des sourds-muets ?

Le baptême nous a rendu réceptifs à la parole de Dieu et capables de témoigner de notre foi, mais il peut arriver que cette capacité soit comme altérée et que nous n’entendions plus pour diverses raisons, soit à cause de notre indolence, soit à cause des influences extérieures, et que nous ne donnions plus le témoignage attendu, au moins par notre façon de vivre.

Nous en trouvons une illustration dans ce passage de la lettre de saint Jacques : le comportement de certains chrétiens qui donnaient la préférence aux uns et qui méprisaient les autres n’était pas acceptable car le Seigneur, lui, ne fait pas de différence tout en donnant une préférence aux petits, à ceux qui reconnaisse leur dépendance envers Lui.

C’est aussi la leçon que nous donne la Vierge Marie dont nous célébrons aujourd’hui la nativité : Dieu a regardé l’humilité de sa servante.

Père Bernard VENOT