Le deuxième dimanche de Pâques est pour toute l’Église celui de la Divine Miséricorde. Cette fête a été instituée par le pape Jean-Paul II le 30 avril 2000 à l’occasion de la canonisation de sœur Faustine. Et conformément aux demandes du Seigneur, elle est célébrée tous les ans le premier dimanche après Pâques. Le thème de la miséricorde est très présent dans chacune des lectures de ce dimanche.
Le texte du livre des Actes des Apôtres nous dit que les premiers chrétiens vivaient « d’un seul cœur » et « d’une seule âme ». Dans cette communauté tout se partage. Les apôtres sont devenus de vrais témoins de la résurrection. Tout est devenu merveilleux. Si les choses sont ainsi, ce n’est pas à cause de leurs mérites, mais parce qu’au départ,le Seigneur leur a fait miséricorde. Voilà un message très important pour nous. Quand tout va bien et que nous sommes fiers de notre réussite, nous ne devons pas oublier que rien ne serait possible sans la miséricorde du Seigneur. D’ailleurs, la suite du Livre des Actes nous dit que ce temps merveilleux n’a pas duré. Il y aura des chutes. Les chrétiens auront toujours besoin de cette miséricorde du Christ.
Le psaume 117 nous invite précisément à rendre grâce au Seigneur pour cette miséricorde : « Rendez grâce au Seigneur, il est bon ! Éternel est son amour ». Si Dieu s’est manifesté comme libérateur et sauveur, c’est parce qu’il nous aime. Il nous a tant aimés qu’il a donné son Fils unique. Jésus se présente à nous comme celui qui est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Il veut que notre destin soit divin. C’est cette miséricorde du Seigneur que nous fêtons en ce temps de Pâques.
Nous avons ensuite la première lettre de saint Jean. En raison de sa grande miséricorde, le Christ nous a libérés de nos péchés ; il nous a fait entrer dans une vie nouvelle, la vie de Dieu. En accomplissant ses commandements : aimer Dieu, aimer le prochain, en croyant au Fils de Dieu, nous sommes vainqueurs du monde. Jésus Christ est venu par l’eau et le sang. Baptisé par Jean le Baptiste, Jésus a reçu le baptême sur la croix, d’où l’évocation de l’Esprit et du sang. Le témoignage de l’Esprit nous fait entrer dans la foi au Christ, Fils de Dieu engendré par le Père, vainqueur du monde.
Dans l’Évangile selon saint Jean, les deux apparitions aux disciples dans l’intervalle de huit jours nous révèlent cette miséricorde de Dieu : les apôtres foudroyés par la peur suite aux événements du weekend, se trouvent dans une maison verrouillée. Ils se sont faits prisonniers de leur peur. Ils avaient sans doute du remords d’avoir trahi, renié et abandonné un ami en dfficulté dans leur fuite. Et Jésus apparaît au milieu d’eux.
Sans reproche sur leur attitude ni jugement, il leur dit : « La Paix soit avec vous ». Le mot exprime en même temps le pardon, la guérison et la restauration de l’espérance et de la foi. Il ajoute un autre geste leur montrant les plaies de ses mains et de son côté, leur donnant de comprendre un peu ce qu’il a souffert par amour pour eux. Puis il porte son regard au loin, au-delà des disciples présents, pour rejoindre tous ceux qui croiront à leur enseignement : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ».
Dans sa miséricorde, le Christ attend avec patience l’absent Thomas jusqu’à l’amener à une grande profession de foi : « Mon Seigneur et mon Dieu ». La Paix est le plus beau cadeau que le Christ fait aux siens après sa résurrection. Cette paix annoncée à sa naissance par les anges : « Paix sur la terre aux hommes qu’il aime ». Cette paix qui tarde à venir parce que perturbée par le péché. Et Jésus va à la source, à la cause profonde qui est le péché : « Il souffle l’Esprit Saint sur eux leur donnant ainsi le pouvoir de les pardonner pour étendre la miséricorde à toute l’humanité ». « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils seront remis ; ceux à qui vous retiendrez les péchés, ils leur seront retenus ».
Saint Jean Paul II nous redit encore : « Le Christ nous a enseigné que l’homme non seulement reçoit et expérimente la miséricorde de Dieu, mais aussi qu’il est appelé à faire miséricorde aux autres. « Bienheureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde ! ». AMEN.
Père Jean-Claude Duclos