Cet Évangile que nous venons d’écouter nous rapporte que Jésus, avec seulement cinq pains et deux poissons a pu nourrir tous ceux qui étaient venus à sa rencontre pour l’écouter et pour solliciter une guérison, il y avait environ cinq mille hommes.
La première lecture nous dit que Melkisédek, un personnage mystérieux à qui Abraham avait donné le dixième de ce qu’il avait pris aux rois qu’il avait vaincu, était aussi prêtre du Dieu très-haut, et qu’au lieu d’offrir un animal avait offert le pain et le vin qu’il avait fait apporter, ce qui préfigure déjà l’offrande du peuple qui apporte le pain et le vin qui deviendront le Corps et le Sang de Jésus Christ.
Quant à la deuxième lecture, elle nous dit comment les premières communautés chrétiennes vivaient la messe en reprenant ce que Jésus avait fait au cours du dernier repas avant son arrestation et sa mort.
Et nous, comment la vivons-nous ?
A chaque messe, il se produit un miracle que nous ne pouvons pas vérifier avec nos sens : le pain devient le Corps du Christ – sa chair –, et le vin devient son Sang.
Il y a eu cependant plusieurs miracles anciens ou récents où le pain est réellement devenu de la chair, et pour être plus précis un morceau du cœur, et le vin du Sang.
Il était évidemment préférable, pour que ne soyons pas rebutés, que la chair de Jésus et son sang gardent l’apparence du pain et du vin.
A présent, il est bon de nous rappeler pourquoi il nous est bon et profitable de communier au Corps du Christ – si la communion au Sang du Christ est réservée au prêtre et au diacre, c’est uniquement pour des raisons pratiques mais le Christ est totalement présent dans le pain eucharistié.
Écoutons Jésus nous le dire lui-même : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie en lui… et je le ressusciterai au dernier jour. »
La vie – la vie divine –, nous la recevons au baptême, mais de même que nous sommes dans la nécessité de manger et de boire régulièrement pour vivre ou survivre, de même si nous voulons entretenir la vie de Dieu en nous, la communion eucharistique nous est nécessaire. Cela suppose cependant de ne pas être dans un état de rupture avec Dieu et avec l’Eglise, soit à la suite d’une mauvaise action ponctuelle, soit à cause d’une situation habituelle contraire à la loi de Dieu résumée dans le décalogue.
Nous devons avoir envie de recevoir la communion pour entrer dans l’intimité de Dieu, mais parce que Dieu est Amour, nous devons aussi aimer.
Nous sommes faits pour aimer, et non pas pour haïr ; c’est le péché qui nous a blessés et qui nous blesse de telle sorte que nous faisons parfois ou souvent ce qui déplait à Dieu : le mal.
Par la communion, nous devenons le temple où Dieu Trinité vient demeurer, c’est un hôte de marque, c’est pourquoi toute la liturgie de la messe nous prépare à ce grand moment d’intimité.
Père Bernard Venot
