Chers frères et sœurs, chers amis, je voudrais tout d’abord vous souhaiter une bonne fête. En effet nous fêtons aujourd’hui le Corps et le Sang du Christ. Rassemblés en notre église saint Pierre, nous sommes le Corps du Christ comme nous venons de le chanter ; par notre baptême nous sommes devenus, chacun et chacune, membres du Corps du Christ. Cette fête est donc d’une manière toute spéciale notre fête.

         La fête de l’Eucharistie que l’on appelait autrefois la Fête-Dieu, apparue au XIIIè siècle, est la célébration de l’Alliance entre Dieu et nous. Il y a quelques années, nous aimions souligner cette alliance par une procession à travers les rues de nos villes et villages. Nous voulions affirmer notre foi au grand jour. Aujourd’hui, nous célébrons de façon plus simple et plus intérieure. 

         Pour entrer dans la compréhension de la fête, il faut se rappeler que le mot « Corps » n’a pas la même signification qu’aujourd’hui. Dans le monde de la Bible, il ne désigne pas seulement le corps physique, mais la personne tout entière. Quand nous lisons que Jésus livre son Corps pour nous et pour la multitude, cela signifie qu’il s’est entièrement donné pour le salut du monde. Dans la 1ère lecture, c’est l’histoire d’un Dieu qui fait alliance avec son peuple. Cette alliance est symbolisée par  le sang versé sur l’autel, puis sur l’assemblée.

         Nous savons que le sang, c’est la vie. Sans avoir une connaissance exacte de son rôle, tout le monde savait que la perte de sang conduisait à la mort. Actuellement, nous voyons qu’un sang donné peut sauver des vies. Le sang est porteur de vie. C’est un pacte de vie qui lie Dieu et son peuple. A chaque messe, c’est le même Dieu qui rejoint les communautés réunies en son nom. Comme les Hébreux, nous y redisons notre joie d’être aimés et choisis par Dieu.

         La lettre aux Hébreux, la 2ème lecture, s’adresse à des chrétiens qui restaient fascinés par les cultes sacrificiels juifs. Ils regrettaient de ne pas trouver cette splendeur dans les célébrations chrétiennes. Ce qu’ils doivent comprendre, c’est que les sacrifices de l’ancienne alliance n’étaient qu’un point de départ. Le véritable don du sang qui nous fait participer à la vie même de Dieu, c’est celui qu’a accompli le Christ sur la croix. Il nous a arrachés à l’emprise du mal en nous proposant de vivre de son amour. C’est là le véritable sacrifice. A chaque messe, nous assistons « en direct » au moment où Jésus a fait don de sa vie. C’est la victoire de la vie sur la mort et nous en recevons les fruits pour tenter d’aimer à sa manière.

         En relisant de plus près notre passage d’Évangile, nous remarquons un point qui risque de passer inaperçu. Les disciples ne disent pas « pour que nous mangions la Pâque », mais « pour que TU manges la Pâque ». C’est comme si le repas pascal était celui de Jésus seul. Pour saint Marc, c’est une manière de relier le repas pascal juif à Jésus. Ce repas devient celui de Jésus. « Ceci est mon Corps… Ceci est mon sang ». Le rite de l’Ancien Testament est repris, mais le véritable Agneau Pascal immolé et mangé, c’est Jésus Lui-même. Il se livre pour libérer l’humanité tout entière de ce qui l’éloigne de Dieu.

         Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que l‘Eucharistie est le sacrifice de toute l’Église. Cela nous est rappelé à la fin de la présentation des dons, c’est toute l’Église qui fait monter sa prière vers le Seigneur. Et quand le prêtre dit avant la communion : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde », il ne s’adresse pas seulement aux fidèles présents, mais au monde. Le Christ ne demande qu’à se donner à tous pour être leur nourriture et leur serviteur. Il aime chacun et chacune d’un amour qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer.

         Dans ce grand mystère de l’Eucharistie, nous savons qu’au moment de la Consécration, le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang de Jésus. Mais c’est surtout nous-mêmes et le monde que le Seigneur veut consacrer et diviniser. C’est nous-mêmes qu’il veut remplir de sa présence. Ce don n’est pas réservé à ceux qui sont rassemblés dans l’église. Il est pour tous. Jésus a été envoyé au monde non pour le juger, mais le sauver. Voilà ce repas auquel nous sommes tous invités. C’est vraiment LE moment le plus important de la semaine. Le Christ ressuscité est là : il nous rejoints. A chaque messe, nous célébrons Celui qui nous a aimés comme on on n’a jamais aimé. C’est la moindre des choses que nous répondions à cette invitation.

          Que cette fête du Corps et du Sang du Christ nous dynamise dans notre vie chrétienne, qu’elle nous fasse être toujours plus ce que nous sommes : le Corps du Christ. AMEN.

Père Jean-Claude Duclos

 

 

 

és comme on on n’a jamais aimé. C’est la moindre des choses que nous répondions à cette invitation.

          Que cette fête du Corps et du Sang du Christ nous dynamise dans notre vie chrétienne, qu’elle nous fasse être toujours plus ce que nous sommes : le Corps du Christ. AMEN.