La fête de la Toussaint, c’est la fête de tous les saints, de ces hommes et ces femmes qui ont répondu à leur vocation baptismale en mettant en pratique les conseils évangéliques. Je vous propose de réfléchir aujourd’hui à l’un d’entre eux, la première béatitude.

Heureux les pauvres DE CŒUR : le Royaume des cieux est à eux !

Le pauvre est par définition celui qui manque de quelque chose :

  • Cela peut être quelque chose de matériel (on pense évidemment à l’argent et à tout ce que l’argent permet de se procurer pour vivre décemment)
  • Cela peut être quelque chose d’immatériel (les “talents” de la personne, ses aptitudes)

La pauvreté peut être subie, elle ouvre alors la porte à l’envie, la jalousie….

Elle peut être acceptée, plus ou moins volontiers.

Elle peut être choisie.

  • La pauvreté de cœur, c’est une pauvreté choisie, quelle que soit la condition sociale de la personne. On a vu des riches se montrer généreux et soucieux du bien-être de leur prochain et d’autres se montrer égoïste (on a aussi vu des pauvres matériellement parlant se montrer tout aussi égoïste !)

Saint Luc, dans son récit évangélique, n’a retenu que quatre béatitudes qu’il oppose à quatre malédictions. La parabole du riche et de Lazare en est une illustration : malheureux, vous les riches….

  • La pauvreté de cœur, c’est l’humilité qui est à l’opposé de l’orgueil.

L’humilité est une qualité commune à tous les saints, à commencer par la Vierge Marie qui a confessé à sa parente Élisabeth que Dieu avait regardé l’humilité, la petitesse de sa servante.

Tout en elle n’était que grâce… c’est d’ailleurs ainsi que l’ange Gabriel l’avait saluée : elle était pleine de grâce, de la présence de Dieu, elle a simplement exprimé sa disponibilité pour que l’œuvre de Dieu se réalise quand elle a ensuite répondu à l’ange Gabriel : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole. »

Être humble ne signifie pas s’effacer, c’est reconnaître une dépendance. Ce que nous sommes, nous le devons à Dieu et à ceux qui nous ont transmis un héritage culturel et religieux ; par la suite, nous avons pu le faire fructifier plus ou moins avec ce que nous avions en nous-mêmes.

Il y a des saints qui ont laissé une trace importante dans l’histoire, par des écrits comme par des actions et l’Église a reconnu leurs mérites… elle nous les donne comme des modèles à imiter, encore faut-il que nous fassions l’effort de les connaître et de laisser grandir en nous le désir de leur ressembler.

Il y a des saints qui n’ont laissé aucune trace, ils ont seulement bien fait tout ce qu’ils avaient à faire, ils ont été fidèles dans leur pratique chrétienne qui ne se limite pas à l’exercice du culte, ils ont été vertueux en permettant à l’Esprit Saint de les assister par ses dons.

Nous devons être des saints, tendre à la perfection pour être des images de Dieu.

Père Bernard VENOT