Dans la parabole que nous venons d’entendre, un homme riche part en voyage et confie une fortune à trois de ses serviteurs, à chacun selon ses capacités, nous dit-on. Cela laisse penser que le maître connaît bien ses ouvriers. Il est bon de savoir qu’un talent représente 17 à 20 ans de salaire d’un ouvrier. Une véritable fortune !
Avant d’aller plus loin, contemplons l’infinie confiance que ce Maître, le Christ, nous manifeste. Il nous a tout révélé du mystère de Dieu et ce trésor, il nous l’a confié. Notre premier sentiment devant cette confiance gratuite, adaptée à nos capacités individuelles, c’est l’admiration, la reconnaissance pour ce don inexplicable et gratuit. Regardons, éblouis, ce Dieu qui nous fait confiance. Il connaît nos limites et pourtant sa confiance est totale et il ne reprend pas ce qu’il a confié. Il s’enquiert simplement de ce que chacun a fait du don reçu.
Dieu commence donc par donner. De cette confiance, qu’est-ce que je vais en faire ? On le voit bien dans la parabole, le comportement des deux premiers est marqué par la confiance, ils ont pris des risques et osé se lancer et faire fructifier les dons reçus. Cela signifie bien que sans confiance, le don de Dieu est stérile. Être de bons et fidèles serviteurs, cela suppose donc la confiance. Quant au troisième, il n’a pas accueilli la confiance du Maître, il a sur lui un regard inquiet, la crainte, la peur de se faire « punir » par son maître dans le cas où il perd son seul talent. En soi, il n’a rien fait de mal, cet ouvrier, mais le souci, c’est qu’il n’a rien fait du tout. Il rend ce qu’il a reçu et qu’il avait enfoui. Il s’en débarrasse.
Dimanche dernier, notre attention se portait sur la nécessité de veiller dans l’attente du retour du Maître. Aujourd’hui, nous voyons que veiller ne suffit pas. La fidélité, c’est agir, prendre des risques. C’est là que la confiance se multiplie, en partageant sans cesse.
C’est aujourd’hui la Journée nationale du Secours Catholique. C’est l’occasion d’agir, de donner, de se donner pour le service des pauvres. Il nous faut imiter la femme du Livre des Proverbes qui « tend la main au malheureux ». Notre foi n’est pas un bien à consommer, mais un appel à agir pour transformer ce monde. Il y a tant à faire. Les bénévoles du Secours Catholique s’organisent et donnent le meilleur d’eux-mêmes pour lutter contre la pauvreté, la misère, l’exclusion, pour faire reculer tout ce qui déshumanise.
Témoignage sur les actions de l’équipe du Secours Catholique de Changé.
…
Cet engagement n’est pas l’affaire de quelques uns, mais de tous. Nous sommes tous envoyés pour préparer un monde nouveau, un monde où chacune et chacun trouve son bonheur, un monde de justice et de fraternité, un monde rempli de la présence et de l’amour du Seigneur ; A travers nous, c’est lui qui agit ; c’est grâce à Lui et avec Lui que notre témoignage donnera du fruit. Nous entrons dans la prière du Christ qui veut que chacun de ses enfants reçoive sa part de vie, de dignité et d’amour.
Le Seigneur nous invite à nous sentir partie intégrante de son projet et à tendre l’oreille pour entendre qu’il nous fait confiance, car nous sommes appelés à entrer dans « sa joie ». Il ne nous demande pas d’aller au-delà de nos capacités, mais d’aller au bout de celles-ci. Il nous demande d’être fidèles et lorsqu’il dit « Tu as été fidèle en peu de choses », il n’est pas en train de minimiser la fidélité de ses serviteurs, mais il met en contraste avec la grande récompense que cette fidélité apporte : « entrer dans la joie du Seigneur ! ». Sans complexe, mettons-nous à l’ouvrage et entendons le Seigneur nous dire ; « Je te confierai beaucoup, entre dans la joie dus Seigneur ». Amen
Père Jean-Claude Duclos