Que fait Jésus depuis qu’il est monté au ciel ? Que fait Jésus depuis qu’il est monté au ciel ? On nous a dit dans la deuxième lecture qu’il s’est assis à la droite de son père. Pourquoi s’est-il assis ? Est-ce pour se reposer ? Absolument pas. Il n’est pas assis dans une chaise longue.

Il est assis sur un trône. C’est-à-dire qu’il exerce une mission en notre faveur. Depuis que Jésus est au ciel, il n’arrête pas de prendre soin de chacun d’eux.

Alors, comment prend-il soin de chacun de nous ? Bien tout d’abord, il nous pardonne. Chaque fois que vous demandez à Jésus son pardon, il vous le donne de bon cœur. Est-ce que nous mesurons ce que ça veut dire être pardonné par Jésus de bon cœur ? Des fois, nous, on dit à quelqu’un « je te pardonne », mais on dit ça avec une telle sévérité dans le ton de la voix qu’on sent bien que le pardon, c’est une manière de dire « bon, allez, je ne vais pas ruminer, mais si tu recommences, là, ça se passera mal ». Un petit peu comme cette personne qui dirait « j’ai pardonné à tout le monde, d’ailleurs j’ai la liste ». Quand Jésus pardonne, ce n’est pas « allez, c’est bon pour cette fois-ci ». C’est « tu es tellement précieux à mes yeux que je ne peux pas ne pas t’aimer, que je préfère mourir que d’arrêter de t’aimer.

Tu es tellement beau à mes yeux que j’efface de bon cœur ce que tu as fait et je l’oublie. Par trois fois, Dieu dit dans la Bible « de tes péchés, je ne me souviendrai plus ». Quand Dieu répète trois fois une même phrase, ce n’est pas qu’il bégaye, c’est qu’il insiste. Ça veut dire que quand vous arriverez devant Dieu, tous les péchés pour lesquels vous aurez demandé pardon, Dieu ne s’en souviendra plus.

Notre problème à nous, c’est qu’on s’en souvient. Même si on avait pardonné, on se souvient d’avoir fait ceci, d’avoir fait cela. Et on garde en nous comme une petite appréhension.

Qu’est-ce qu’on va dire de moi ? Qu’est-ce que Dieu va dire de moi ? Rien, parce que Dieu, lui, il efface. Il efface, il ne s’en souvient plus. Qu’est-ce que fait Jésus au ciel ? Il nous pardonne et il efface de sa mémoire tout le mal qu’on a fait.

Parce qu’on est trop précieux pour lui, pour qu’il soit une demi-seconde en colère contre nous. Quand on a des enfants, quand on est jeune et quand on est adulte, on voit bien que quand on a fait quelque chose de mal, ça agace les autres. Ça peut même déclencher chez eux une réaction de violence ou du moins de colère.

Et inconsciemment, nous pensons que Dieu agit comme ça, qu’il n’y est absolument pas. Dieu dit, tu es mon enfant, jamais, jamais, je ne serai fâché contre toi. Voilà donc la première chose que Jésus fait au ciel.

La deuxième, c’est que Jésus, il attend la fin des temps. Il attend ce moment final pour revenir achever ce qu’il a commencé. C’est-à-dire nous libérer du mal, du malheur, de la mort.

Il a commencé sur la croix, mais ce n’est pas encore fini. Alors Jésus s’impatiente d’une certaine manière de pouvoir revenir. Et là, l’Évangile nous a dit qu’il allait mettre un grand bazar dans le ciel, la lune, les étoiles.

Or quand on est guide, je salue les guides qui sont présents parmi nous, quand on est scout, quand on est amoureux du camping, on espère bien quand même avoir de belles nuits étoilées. Alors on se dit à Jésus, mais tu ne vas quand même pas nous enlever le soleil, la lune et les étoiles quand même. Là, il y a un petit piège.

Non, il y a un petit effort à faire pour bien comprendre ce qui vient d’être dit. Une célébrité, comment ça se dit en anglais ? Star, qui est lié au mot étoile. Donc en anglais, quand vous dites étoile, il faut toujours se poser la question, est-ce que c’est une étoile dans le ciel ou est-ce que je parle d’un personnage célèbre ? Eh bien, c’était déjà vrai au temps de Jésus.

Les grandes personnalités, on les nommait du mot d’étoile, de soleil. Donc quand Jésus dit que le soleil s’obscurcira, que la lune ne donnera plus de clarté et que les étoiles tomberont du ciel, il ne parle pas de la voûte céleste, mais de tous les faux dieux, les fausses stars que nous avons dans notre vie. C’est facile d’avoir des fausses stars, des faux dieux.

Par exemple, lorsqu’on est persuadé que tel homme politique a la réponse à tous les problèmes. On aimerait que nos hommes politiques puissent répondre à beaucoup de problèmes. Il faut prier pour cela.

Mais lorsqu’on pense que telle ou telle personne est forcément la réponse à tout, on en a fait un faux dieu. Car qui a réponse à tout et donnera la bonne solution ? Il n’y a que Jésus. Il n’y a que Jésus.

On a tous en nous des gens, des personnes, pardon, que nous idolâtrons et qui font qu’on ne va pas dans le bon sens, qu’on se trompe dans notre chemin de vie. Et Jésus attend le moment de pouvoir venir dans sa gloire pour que tout le monde puisse dire « Ah mais oui, en fait c’est lui qui est ma parole de bonheur, ma source de bonheur. Ce n’est pas un tel, ce n’est pas un tel, ce n’est pas un tel.

» Que fait Jésus au ciel encore ? Eh bien, nous dit l’Évangile, il vient dès maintenant visiter chacun de nous. Alors vous me direz, je suis dit, mais on ne le voit pas. De le fait, sauf exception, sauf une Marguerite Marie à la coque, une Sainte Faustine, on ne voit pas Jésus.

Mais notre cœur sent et perçoit, quand il vient à nous, nous rejoindre dans nos pauvretés, nos tristesses, nos questions, nos doutes. Il vient, il vient en esprit dans chacun, chacune de nos vies et chacun de nos cœurs. Il y vient pour y apporter la lumière.

Et que fait la lumière ? Eh bien, elle est claire, elle nous dit, tu te poses une question, je vais murmurer en toi la réponse pour que tu vois ce que tu peux faire. Jésus vient nous comme la lumière du soleil, non seulement on voit, mais ça réchauffe. Ça réchauffe le cœur triste, le cœur angoissé.

Vous direz, mais moi je ne le sens pas. Je ne l’ai pas encore senti. Ou il y a des fois, je l’aimerais sentir, je ne le sens pas.

Ce n’est pas parce que notre cœur sensible ne le sent pas, que notre cœur profond ne le sent pas. C’est ce que nous rappelle cette belle histoire du poète brésilien, des pas sur le sable, que peut-être vous connaissez, et que j’aimerais avoir plaisir à relire avec vous maintenant :

 » Une nuit, j’ai eu un songe.

J’ai rêvé que je marchais le long d’une plage, en compagnie de Jésus. Dans le ciel, apparaissaient les unes après les autres, toutes les scènes de ma vie. J’ai regardé en arrière, et j’ai vu qu’à chaque scène de ma vie, il y avait deux paires de traces sur le sable.

L’une était les miennes, l’autre était celle du Seigneur. Ainsi, nous continuons à marcher, jusqu’à ce que tous les jours de ma vie aient défilé devant moi. Alors, je me suis arrêté, et j’ai regardé en arrière.

J’ai remarqué qu’en certains endroits, il n’y avait qu’une seule paire d’empreintes. Et cela correspondait exactement avec les jours les plus difficiles de ma vie. Les jours de plus grande angoisse, de plus grande peur, et aussi de plus grande douleur.

J’ai donc interrogé Jésus. « Seigneur, Tu m’as dit que Tu étais avec moi tous les jours de ma vie. Et j’ai accepté de vivre avec Toi. 

Mais j’ai remarqué que dans les pires moments de ma vie, il n’y avait qu’une seule trace de pas. Je ne peux pas comprendre que Tu m’aies laissé seul au moment où j’avais le plus besoin de Toi. » Le Seigneur répondit, « Mon enfant, Tu m’es tellement précieux.

Je t’aime. Je ne t’aurais jamais abandonné, pas même une seule seconde. Le jour où Tu n’as vu qu’une seule trace de pas sur le sable, ces jours d’épreuves et de souffrances, eh bien, c’est moi qui te portais.

Les traces que Tu as vues, c’étaient les miennes. Toi, Tu étais dans mes bras. » Frères et sœurs, voilà notre grande espérance. 

Quoi que nous fassions, nous sommes aimés et pardonnés. Un jour, Jésus viendra pour nous donner définitivement le vrai bonheur. Et dès maintenant, il nous porte dans les moments les plus difficiles de notre vie. »

Homélie du Père Frédéric Foucher