Aujourd’hui avec toute l’Église, nous fêtons l’Assomption de la Vierge Marie, son entrée définitive « avec son âme et avec son corps » dans la gloire de Dieu. C’est une fête exceptionnelle à laquelle tous les chrétiens sont convoqués. Tous les ans de nombreux pèlerins ont l’habitude de se rassemblés à Lourdes, à Pontmain, à Laval et en divers lieux de pèlerinages en notre Mayenne. Cette fête est l’occasion pour nous de regarder la vie de Marie.
Elle a été choisie par Dieu depuis toute éternité et de manière gratuite, « pleine de grâces », pour être la mère de son Fils. Par grâce et en vue de venue de son Fils Jésus, Marie a été préservée du péché depuis sa naissance et pendant toute sa vie. Elle est « toute sainte », toute obéissante à la volonté de Dieu. Elle croit en la parole de l’ange, elle espère en Dieu, elle aime Dieu. Par Marie, Dieu accomplit sa promesse d’alliance éternelle : Jésus vient nous sauver. Avec Marie, mère de Dieu et mère de l’Église, soyons dans la joie !
Les lectures bibliques de cette fête nous apportent un enseignement sur la Vierge. Nous avons tout d’abord le récit de l’Apocalypse de saint Jean. C’est un texte écrit en période de persécutions. C’est pour cette raison qu’il est écrit en langage codé, imagé et symbolique La Vierge Marie est cette femme de l’Apocalypse, que saint Jean contemple : « une femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles... », saint Jean a eu cette révélation vers la fin de sa vie en ce monde.
Et le texte le confirme : « Elle mit au monde un Fils, un enfant mâle, celui sera le berger de toutes les nations… ». Qui est ce Berger de toutes les nations si ce n’est le Christ Jésus, le fils de la Vierge Marie. L’Apocalypse est un message pour les chrétiens d’autrefois, mais aussi pour nous. Il nous invite à tenir bon dans l’épreuve : le mal n’aura pas le dernier mot. C’est l’amour qui triomphera. Par sa fidélité, Marie a échappé aux pièges du démon, le grand Dragon,
L’évangile qui nous est proposé fait suite à l’Annonciation. L’ange Gabriel vient d’annoncer à Marie qu’elle sera la mère du Sauveur. Ayant appris que sa cousine Élisabeth est devenu enceinte du futur Jean Baptiste, elle se met en route avec empressement. La rencontre de ces deux femmes produit une explosion de joie. Elles ne cherchent pas à se hisser sur le podium d’une reconnaissance publique, mais elles entrent dans la louange du Créateur. Si Marie est heureuse « Mon âme exalte le Seigneur », c’est parce qu’elle a cru. Croire n’est pas de l’ordre du palpable, il est difficile de croire parce que la foi n’est pas dans la maîtrise, mais dans l’abandon qui consent. Nos « oui » font advenir en ce monde des brins de bonheur qui sont l’accomplissement du projet que Dieu a pour l’humanité.
Dans la lumière de ce mystère de l’Assomption, frères et sœurs, nous comprenons que c’est la fête par excellence de la Maman de Jésus : la formidable surprise que Jésus a voulu réserver à sa Mère divinement aimée. En la couronnant, il lui a donné une participation entière et définitive aux pouvoirs qu’il a reçus Lui-même de son Père pour gouverner le Ciel et le Terre. Marie appartient désormais au monde de la résurrection ; Quelle joie ! Et surtout quelle espérance : penser que quelqu’un de la terre, une fille de notre race, notre sœur dans la foi, se trouve ainsi élevée à la gloire de la résurrection du Christ. Ainsi ayant conservé son corps, un corps spiritualisé, elle continue d’appartenir aussi à notre monde terrestre et corporel, c’est la raison pour laquelle elle peut aller et venir dans ce monde matériel qui est le nôtre tout aussi bien que dans le Paradis ou le Purgatoire.
Alors frères et sœurs, quel bonheur de savoir notre Maman du ciel, immergée en Dieu, si proche et si aimante, si puissante et si merveilleusement agissante ! Cependant, faut-il le redire, cette présence permanente demeure invisible. Ce qui n’empêche pas Marie, si elle le juge opportun, de manifester sa présence visible et corporelle à des personnes choisies par elle ; c’est bien ce qu’elle fait dans ses visitations sur la terre que sont les apparitions. Cette victoire sur les puissances du mal, Marie ne veut pas, ne peut pas la remporter seule. Elle ne pourra la remporter qu’avec ses enfants qui acceptent de combattre avec elle et sous ses ordres en s’efforçant de faire triompher la Vérité et l’Amour.
En ce jour, nous nous tournons vers toi, Seigneur, que cette fête de l’Assomption fasse grandir en nous le désir d’imiter la Vierge Marie ; fais grandir notre confiance en sa prière maternelle pour partager un jour sa gloire. AMEN.
Père Jean-Claude DUCLOS