Pour la première fois en cette fin juin 2024, un groupe de Mayenne s’est formé pour rejoindre le pèlerinage des Pères de familles au Mont Saint-Michel, l’un des multiples lieux en France vers lesquels 5 à 6 000 hommes pérégrinent chaque année en début d’été sous l’impulsion des grâces reçues au Sanctuaire de Cotignac, un lieu d’apparition de la Sainte Famille au XVIème et XVIIème Siècle dans le Sud de la France.
Ce groupe de Mayenne était composé de 12 hommes dont le Père Philippe-Marie du Prieuré de la Cotellerie, et tels les 12 apôtres, nous avons cheminé avec Jésus vers le Mont Saint-Michel, marché environ 50 km, et en apothéose, traversé les grèves accompagnés par un guide chrétien attentif à notre démarche spirituelle.
Pendant ce week-end, j’ai surtout été marqué par la belle fraternité entre nous et avec tous les autres groupes rejoints au Mont Saint-Michel pour former une belle assemblée de 500 hommes. Ensemble, nous nous sommes laissés portés par les grâces de l’Esprit Saint et avons accueilli l’imprévu : faute d’hosties au départ de notre périple à Saint-Michel des Loups, nous avons d’abord prié les laudes et accepté de creusé notre soif avant d’accueillir Jésus Eucharistie un peu plus tard, lors d’une célébration, en pleine nature sur les collines de Champeaux. Un moment inoubliable.
Le thème du pèlerinage « Ma grâce te suffit » (2 Co 12,9), était parfaitement en phase avec cette fraternité naissante, cette place faite à la providence et avec la fête des Saints Pierre et Paul, devenus les colonnes de l’Eglise en faisant l’expérience de l’amour de Dieu, parfaitement gratuit et totalement immérité. A la messe du samedi à l’abbatiale du Mont Saint-Michel, Monseigneur Grégoire Cador, récent évêque de Coutances et Avranches, nous a enjoint à « ne pas aimer notre faiblesse, mais à l’accueillir et à la reconnaître humblement, pour mieux l’offrir au Seigneur, car le vrai combat à mener, tout particulièrement pour les pères de familles, qui contribuent à donner une orientation à leurs enfants dans un monde bien déboussolé, c’est le combat de la conversion personnelle et de l’accueil de la miséricorde de Dieu. »
Au moment de l’envoi, le Père David Dugué nous a incité à « ne pas seulement faire de ce pèlerinage la parenthèse d’un week-end, mais plutôt de le considérer comme le remplissage d’une boule à thé à laisser infuser dans notre quotidien ». Il est sûr que nous avons régulièrement besoin de remplir cette boule à thé ici ou ailleurs, et cette proposition de pèlerinage au sein de la paroisse de Mayenne est une belle occasion de le faire chaque année. C’est donc une initiative qui mérite d’être développée et, peut-être un jour, de s’appliquer aussi aux mères de familles.
Emmanuel