Dimanche de la joie ! Se réjouir parce que la fête de Pâques approche, la fête de notre salut approche. L’Église nous donne une pause pour souffler et repartir à nouveau dans l’élan joyeux et dans les résolutions que nous avons prises le jour des Cendres et le premier dimanche de Carême.  

                Aujourd’hui 4ème dimanche de Carême, l’Église nous invite à nous réjouir. Trois motifs de la Joie apparaissent clairement dans ce que nous venons d’entendre : Dans la première lecture et le psaume, c’est la miséricorde de Dieu. Dans la deuxième lecture, c’est la gratuité de l’amour et du salut donné par Dieu. Dans l’Évangile, c’est la croix qui est le motif par excellence de la joie.

                Le deuxième livre des Chroniques est une relecture religieuse de l’histoire de la fin de l’exil. Le Seigneur n’est pas infidèle à son Alliance avec Israël, c’est le peuple qui s’est détourné de Lui, qui s’est moqué des prophètes et s’est fourvoyé dans l’idolâtrie. Il s’est acheminé à la catastrophe. Mais Dieu reste fidèle : en signe de sa miséricorde, c’est par un roi païen qu’il accomplira la promesse de Jérémie annonçant que les exilés rentreront dans leur pays et rebâtiront le Temple.

                Ainsi l’auteur des Chroniques voulait-il maintenir vivante la confiance du peuple dans la fidélité de Dieu à ses promesses. Pour accomplir sa promesse envers son peuple, le Seigneur a inspiré un étranger, Cyrus, roi de Perse. Aujourd’hui encore des hommes et des femmes qui ne partagent pas notre foi, font avancer la démocratie, la justice et la paix. Ils sont inspirés par Dieu, les reconnaissons-nous ? 

               La lettre de saint Paul aux Éphésiens nous fait aussi percevoir que le salut est un don gratuit de Dieu accordé à ceux qui découvrent dans le Christ, la richesse du pardon. Dieu est toujours prêt à pardonner. « C’est bien par grâce que vous êtes sauvés » dit saint Paul aux Éphésiens et à nous aujourd’hui. C’est la grâce de Dieu qui nous sauve. C’est Lui qui prend l’initiative, ce ne sont pas nos mérites qui nous sauvent, mais seulement la grâce de Dieu. Cela doit nous donner une joie énorme.

                Ainsi, chers amis, Dieu est miséricordieux, il nous pardonne, il ne se lasse jamais de nous pardonner. Quand un de ses fils revient vers Lui, il l’accueille sans se lasser et sans attendre parce qu’il a pitié de lui. Et cela est un motif de joie pour nous. frères et sœurs, n’ayez pas peur d’avoir recours au sacrement du pardon pour avoir la miséricorde et le pardon du Seigneur, pour être dans la joie !

                 Dans l’Évangile selon saint Jean, notre motif de joie par excellence est la venue du Christ et sa mort pour nous sauver. Frères et sœurs, comme le serpent d’airain dressé sur un mât dans le désert guérissait les Hébreux des morsures des serpents s’ils le regardaient avec foi, de même un regard d’amour et de foi vers Jésus-Christ élevé sur la croix sauvera les hommes de la mort du péché. Pour guérir du péché, regardons le Christ en croix. Fixer son regard sur la croix, c’est croire que Jésus peut nous aider à guérir des blessures mortelles du mal et du péché. Il a vaincu la souffrance et la mort, il nous invite à vivre pour toujours avec Lui : c’est là notre espérance et notre joie.

                 La croix est un sommet de douleur et de mort, mais c’est aussi le sommet de la révélation divine : la révélation de la Toute-Puissance de l’Amour de Dieu en faveur de l’humanité pécheresse, l’amour extrême qui brûle au Cœur de Jésus. Mais cet amour extrême qui dévore Jésus est lui-même le signe d’un autre amour extrême : celui de Dieu le Père. « Il a tellement aimé le monde, nous dit saint Jean, qu’il a donné son Fils Unique », et il ajoute : « Ainsi tout homme qui croit en Lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle ».

                 Il ne s’agit pas du salut de quelques uns, mais celui de toute l’humanité. Le jugement dont il est question, ne vient pas de l’extérieur, c’est un acte intérieur. C’est l’acte de celui qui refuse l’amour de Dieu manifesté par le don du Fils unique sur la Croix. La condamnation ne fait pas partie du monde de Dieu : « Dieu a envoyé son Fils, non pas pour juger le monde, mais pour le sauver ». C’est une réalité extérieure au Royaume. Ceux qui refusent la lumière du face à face se condamnent eux-mêmes à vivre dans un monde hors de Dieu, un monde mort, un monde sans vie éternelle.

                 Prions l’Esprit Saint de nous aider à lever les yeux vers notre Seigneur dressé en croix, avec un regard de foi et de confiance, un regard d’amour qui nous attache à Lui. AMEN.

Père Jean-Claude Duclos