Tout au long de la nouvelle année liturgique, année B, la liturgie nous fera entendre l’Évangile selon saint Marc. Aujourd’hui, nous en lisons le commencement : « Commencement », c’est d’ailleurs le premier mot de cet Évangile. Cela nous renvoie au premier récit de de la Création dans le Livre de la Genèse : « Au commencement. Dieu créa le ciel et la terre ». Genèse 1, 1.  C’est une manière de dire que Dieu est le commencement de toutes choses. L’Évangile de saint saint Marc nous invite à accueillir Jésus qui fait toutes choses nouvelles.

Cet Évangile nous présente le « commencement de la bonne nouvelle de Jésus, Fils de Dieu ». C’est donc Dieu Lui-même qui vient en la personne de Jésus. Et  cet Evangile commence par la prédication de Jean-Baptiste : « A travers le désert, une voix crie … Jean-Baptiste parut dans le désert ». On peut se poser la question : Pourquoi avoir choisi le désert pour annoncer la bonne nouvelle ?

Il y a plusieurs raisons : dans le monde de la Bible, le désert est un lieu symbolique très fort. C’est le lieu de la rencontre avec Dieu. C’est dans cet espace dépouillé qu’il parle au cœur de l’homme pour l’inviter à se convertir : « Préparez les chemins du Seigneur, aplanissez sa route ». Nous voici donc mobilisés. Nous devons nous arracher à nos fauteuils confortables, retrousser nos manches et mettre la main à la pâte. Se convertir, c’est sortir de nos habitudes sclérosées et de nos lamentations stériles. Jean-Baptiste nous recommande d’aplanir la route : il s’agit d’enlever tous les obstacles pour que le Seigneur puisse passer et que nous puissions le rejoindre.

Le désert est aussi le symbole de l’intérieur du cœur de l’homme : tous ces déserts d’humanité où l’homme est devenu pire qu’un loup pour l’homme. Les nombreux déserts de maltraitance et de solitude, les déserts d’amour de ceux qui ne savent pas aimer et ne se sentent pas aimés. Or, c’est là que le Christ nous rejoint pour venir nous chercher : Dans le sable du désert, il n’y a pas de vie. Mais dès qu’il pleut, le sol se recouvre de végétation et de fleurs ; De même sans la présence du Seigneur, nos vies sont desséchées. Mais Dieu ne nous abandonne pas.  Ce qu’il sème en nos cœurs ne meurt jamais. A la première occasion favorable, il se révèle pour transfigurer notre vie.

Dans la première lecture, le prophète Isaïe proclame un message de consolation à un peuple qui souffre de son exil en terre étrangère : il a été écrasé, humilié. Mais la situation est en train de changer. Dieu va sauver son peuple. Chacun est invité à se redresser et à se reprendre vigoureusement en main. Il s’agit de collaborer ensemble au projet de Dieu qui veut sauver son peuple et lui manifester sa gloire. L’Église d’aujourd’hui nous invite à maintenir le cap sur Dieu et reprend le cri des prophètes : « Voici votre Dieu qui ne cesse de vous aimer ! ».

La seconde lecture de l’apôtre Pierre s’adresse à des chrétiens qui trouvent que le jour du Seigneur « a du retard », le délai qui nous,est laissé doit être accueilli comme un signe de l’infinie patience de Dieu. Il laisse à chacun la possibilité de se convertir. Si le Seigneur prend du temps, c’est pour laisser à l’humanité le temps de mûrir. Mais une chose est sûre : le jour du Seigneur viendra et de façon invisible. L’important, c’est de se tenir tendu vers la pleine réalisation du projet de Dieu.

C’est de cette espérance que nous avons à témoigner. Cela commence en donnant la première place au Christ dans notre vie. Vivre Noël, c’est d’abord, accueillir cette venue du Sauveur dans notre vie. Il est la source qui vient irriguer nos déserts : il fait revivre ce que l’on croyait mort. « Aujourd’hui nous te prions, Seigneur, Toi qui es le Sauveur et notre ami, donne-nous d’être les témoins de ton amour auprès de tous ceux et celles que tu mets sur notre route. AMEN.

Père Jean-Claude Duclos